> L'AJOUT

Publié le par Al Ihsane

A. L’ajout.

On en distingue deux sortes : l’ajout de parole et l’ajout d’un acte.

1. L’ajout de parole.

a. Citer un dhikr faisant partie de la prière à un endroit qui ne lui est pas réservé.

C’est, par exemple, réciter le Tashahhud en étant debout, ou réciter le Coran lors d’une prosternation ou d’une inclinaison. Dans un tel cas, l’avis le plus correct est celui qui consiste à effectuer deux prosternations compensatoires après le salut final.

b. Prononcer le salut final avant d’avoir terminé la prière.

Si cela est fait de manière volontaire, la prière n’est plus valable. Dans le cas contraire, on distingue deux situations :

·   Soit la personne ne prend conscience de son erreur que longtemps après (une heure ou deux), auquel cas la prière n’est plus valable et elle doit la recommencer.

·   Soit elle s’en rend compte assez rapidement (trois, quatre ou cinq minutes après), auquel cas elle se rassoit puis se relève pour achever ce qui lui reste de sa prière. Elle fera alors deux prosternations compensatoires après le salut. Il faut toutefois noter que si elle perd ses ablutions entre deux, il lui incombe alors de refaire la prière depuis le début.

c. Dire une parole qui ne fait pas partie des paroles dites dans la prière.

Si cela est fait de manière volontaire, la prière n’est plus valable. Mais lorsque cela est fait de manière involontaire, par oubli ou par ignorance, la salât reste correcte et deux prosternations compensatoires après le salut final suffiront. Il est à remarquer ici que le fait de parler dans la prière à propos de la prière (par exemple, rappeler à l’Imâm qu’il a oublié une rak‘at) est permis et que la prière est alors correcte. Notons par ailleurs que le rire aux éclats annule la salât, mais pas le simple sourire ou encore le fait de pleurer par crainte d’Allah ou par chagrin [18]. De même, souffler durant la prière l’annule lorsque cela est fait vainement, mais pas en cas de nécessité [19]. Il est aussi permis de toussoter, soit pour s’éclaircir la voix, soit pour attirer l’attention sur le fait que quelqu’un est en prière [20]. Cependant, toussoter vainement et sans aucune raison annule la salât car cela relève de la moquerie.


2. L’ajout d’un acte.

a. L’ajout volontaire d’un acte faisant partie de la salât (une inclinaison, une prosternation, une station debout ou assise) annule celle-ci. Mais lorsque cela est fait de manière non intentionnelle, on effectue deux prosternations compensatoires. Prenons ainsi le cas d’une personne qui ajoute une cinquième rak‘at dans la prière du midi (Az-Zuhr). Si elle se rend compte de son ajout pendant cette rak‘at, elle doit alors s’asseoir sur le champ, réciter le Tashahhud, saluer et se prosterner deux fois à titre compensatoire. De même, si elle s’en aperçoit après le salut final, elle se prosterne également deux fois.

b. Pour ce qui est des actes qui ne font pas partie de la salât, on distingue deux cas de figures : soit ils sont nombreux et la prière n’est alors plus valable, soit ils sont minimes et la prière l’est toujours. Ainsi, porter un bébé durant toute la prière et le poser lors des prosternations afin de l’empêcher de pleurer est permis car le prophète صلى الله عليه وسلم l’a fait. De même, avancer, reculer, se déplacer vers la droite ou vers la gauche -tout en étant en direction de la Qibla- afin d’ouvrir une porte l’est également puisque le prophète صلى الله عليه وسلم a ouverte la porte à ‘Â’isha (Qu’Allah l’agrée) alors qu’il était en prière. Plus précisément, quatre conditions doivent être réunies pour que les actes ne faisant pas partie de la salât annule celle-ci : qu’ils soient nombreux, ne fassent effectivement pas partie de la prière, ne répondent pas à une nécessité et se succèdent les uns aux autres. Supposons, par exemple, qu’une personne fait un petit mouvement dans la première rak‘at, un autre dans la seconde, puis dans la troisième et la quatrième, de sorte que si on les réunit on obtient un mouvement conséquent. Dans ce cas, la prière reste valable car ces quatre mouvements ne se sont pas succédés de manière continue. Quant au fait de manger et de boire, cela annule la prière lorsqu’on le fait intentionnellement. Par contre, si c’est le résultat d’un oubli, cela dépendra de la quantité consommée : si celle-ci est importante, la prière n’est plus valable, sinon elle le reste.

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