> LES PROSTERNATIONS COMPENSATOIRES

Publié le par Al Ihsane

Le 18 juillet 2005,

La Louange est à Allah. Nous Le louons et implorons Son aide ainsi que Son pardon. Nous nous réfugions auprès de Lui contre le mal de nos propres âmes et contre nos mauvaises actions. Nul ne saurait égarer celui qu’Allah guide ou guider celui qu’Il égare. J’atteste que nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah, L’Unique et sans associé et j’atteste que Muhammad est Son Serviteur et Messager. Puisse Allah lui accorder, ainsi qu’à toute sa famille et à l’ensemble de ses compagnons, salut et abondantes bénédictions.

« Ô vous qui portez la foi ! Craignez Allah comme il se doit et ne mourrez que pleinement soumis ! »  [1]

« Ô vous les gens ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et a créé de celui-ci son épouse pour faire se répandre, à partir de ces deux là, beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au Nom duquel vous vous implorez les uns les autres et craignez de rompre les liens de parenté. Certes, Allah vous observe parfaitement. »  [2]

« Ô vous qui portez la foi ! Craignez Allah et ne vous exprimez qu’en bien, afin qu’Il purifie vos oeuvres et vous accorde le pardon de vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son Messager recevra une énorme récompense. »  [3]

Ceci étant dit :

La meilleure parole est certes la parole d’Allah et la meilleure voie, celle de Muhammad صلى الله عليه وسلم. Quant aux pires oeuvres, ce sont celles que l’on a introduites [en religion]. Or, toute oeuvre introduite est innovation (bid‘a), toute innovation est égarement et tout égarement mène en enfer.

Nous entreprenons donc ici, grâce à l’aide d’Allah, de mettre à disposition des frères et des sœurs la traduction résumée du chapitre intitulé « Sujûd As-Sahw » du livre « Ash-Sharh Al Mumti‘ ‘Alâ Zâd Al Mustaqna‘ ». Rédigé par le sheikh Al ‘Uthaymîn (Qu’Allah lui fasse miséricorde), ce « commentaire » aborde un certain nombre de questions en exposant et en expliquant les différents avis qui s’y rapportent. Aussi, dans un souci de simplicité et pour faciliter la compréhension de ce chapitre, nous nous sommes contentés à chaque fois de traduire l’avis que le sheikh a qualifié de :

« Sahîh » [4] ou « Sawâb » [5]

« Râjih » [6]

« Al Aqrab » [7]

« Al Ahwat » [8]

Par ailleurs, nous avons jugé utile, avant d’aborder ce chapitre, de rappeler la définition de certains mots clés tels que : « Ash-Shart » (La Condition), « Ar-Rukn » (Le Pilier), « Al Wâjib » (L’Obligation)... Nous ferons par la même occasion un bref rappel des conditions de la prière, de ses piliers, de ses obligations et de ses actes surérogatoires dont la connaissance est nécessaire pour aborder ce chapitre.


Rappels

A. Définitions.

I. Ash-Shurût [9] (Les Conditions).

Ce terme désigne tout élément dont l’absence entraîne l’annulation [de l’adoration], mais dont la présence ne signifie pas automatiquement celle [de l’adoration]. C’est, par exemple, le cas des ablutions pour la salât : si leur absence annule la salât -elles en sont en effet une condition de validité- leur présence n’en implique pas forcément la présence effective. Ainsi, qu’une personne accomplisse ses ablutions rituelles n’implique pas qu’elle doive prier. Par contre, la salât qu’elle effectuerait sans les avoir ne serait pas valable.

II. Al-Arkân [10] (Les Piliers).

Ils constituent l’essence d’une adoration et en sont les fondements sans lesquels elle ne saurait être valable. Ils se distinguent des « conditions » selon trois critères que nous citerons ici en nous basant sur le cas de la salât :

1.      Les « conditions » doivent être réunies avant le début de la salât, alors que les « piliers » se situent à l’intérieur de celle-ci.

2.      Les « conditions » doivent en outre être remplies durant tout le déroulement de la prière, alors que les « piliers » se succèdent les uns aux autres. On passe ainsi successivement, durant la salât, par une station debout (Qiyâm), une inclinaison (Rukû‘), une nouvelle station debout (en se relevant de l’inclinaison), etc...

3.      Les « piliers » constituent l’essence de la prière, ce qui n’est pas le cas des « conditions ». Couvrir ses parties intimes (Satru-l-‘Awra) pendant la prière compte parmi les « conditions » de validité de celle-ci mais ne fait pas partie de ses composantes.


III. Al Wâjib (L’obligation).

Tout ce qui nous a été demandé d’accomplir d’une manière obligatoire et impérative.

IV. As-Sunna ou Al Mustahabb (Le Surrérogatoire).

Tout ce qui nous a été demandé d’accomplir mais qui ne revêt pas un caractère obligatoire.

A. Les conditions de validité de la prière.

1.      L’islam.

2.      La raison.

3.      La puberté.

4.      La purification (At-Tahâra Min Al Hadath).

5.      La pureté du lieu où la prière est accomplie, du corps et des vêtements (At-Tahâra Min An-Najâsa).

6.      Etre vêtu(e) ou couvert(e) (Satr Al ‘Awra).

7.      L’entrée de l’heure de la prière (Dukhûl Al Waqt).

8.      L’orientation vers la Qibla.

9.      L’intention.

B. Les piliers de la prière.

1.      Se tenir debout pour celui qui en a la capacité.

2.      Prononcer le Takbîr [11] de sacralisation appelé « Takbiratu-l-Ihrâm ».

3.      Réciter la Fâtiha [12].

4.      S’incliner (Ar-Rukû‘).

5.      Se relever de l’inclinaison.

6.      Se prosterner (As-Sujûd) sur les sept membres : le front et le nez, les mains, les genoux et les doigts de pieds.

7.      Se relever de la prosternation.

8.      S’asseoir entre les deux prosternations.

9.      La quiétude (At-Tuma’nîna) dans l’exécution de chaque pilier.

10.  Le dernier Tashahhud.

11.  S’asseoir lors du dernier Tashahhud.

12.  Respecter l’ordre d’exécution des piliers.

13.  Les deux salutations finales.


C. Les obligations de la prière.

1.      Tous les Takbîrs, à l’exception du premier (Takbiratu-l-Ihrâm).

2.      Dire : « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » lors de l’inclinaison.

3.      Dire : « Sami‘allâhu Liman Hamidahu » en se relevant de l’inclinaison.

4.      Dire : « Rabbanâ Wa Laka Al Hamd »

5.      Dire : « Subhâna Rabbî Al A‘lâ » lors de la prosternation.

6.      Dire : « Rabbî Ighfir Lî » entre les deux prosternations.

7.      Le premier Tashahhud.

8.      S’asseoir lors du premier Tashahhud.

A noter ici, concernant la prière sur le prophète صلى الله عليه وسلم, que le sheikh (Qu’Allah lui fasse miséricorde) fait prévaloir l’avis selon lequel c’est un acte surérogatoire (sunna) et non un pilier.

D. Les actes surérogatoires de la prière (As-Sunans).

En dehors des piliers et des obligations cités ci-dessus, toutes les autres composantes de la salât sont des « sunans » qui se divisent en deux catégories : des paroles et des actes.

a. Les paroles sont :

1.      L’invocation d’ouverture (Du‘â Al Istiftâh).

2.      Al Isti‘âdha [13].

3.      Al Basmala [14].

4.      At-Ta’mîn [15].

5.      Réciter une sourate après la Fâtiha.

6.      Réciter à voix haute ou à voix basse selon les cas.

7.      Dire : « Mil As-Samâwâti Wa-l-Ardi... », après : « Rabbanâ Wa Laka Al Hamd ».

8.      Le fait de dire plus d’une fois : « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » lors de l’inclinaison et « Subhâna Rabbî Al A‘lâ » lors de la prosternation.

9.      Le fait de dire plus d’une fois : « Rabbî Ighfir Lî » entre les deux prosternations.

10.  L’invocation.

11.  Dire : « Allâhumma Innî A‘ûdhu Bika Min ‘Adhâb Al Qabri... » lors du dernier Tashahhud.

12.  L’invocation du Qunût lors de la prière du Witr.

b. Les actes sont :

1.      Lever les mains lors du Takbîr de sacralisation, de l’inclinaison et de son retour, de la prosternation et en se relevant du premier Tashahhud.

2.      Placer la main droite sur la main gauche et les poser sur la poitrine.

3.      Poser le regard sur l’endroit où l’on se prosterne.

4.      Mettre les mains sur les genoux lors de l’inclinaison.

5.      Avoir le dos droit avec la tête et écarter les bas lors de l’inclinaison.

6.      Poser les genoux avant les mains, lors de la prosternation, et lever les mains avant les genoux en s’en relevant.

7.      Lors de la prosternation : poser les mains au niveau des épaules, les doigts serrés en direction de la Qibla et en écartant les bras.

8.      Lors du premier Tashahhud : s’asseoir sur le pied gauche et dresser le pied droit sur les orteils, de sorte que ceux-ci soient en direction de la Qibla (Al Iftirâsh).

9.      Lors du dernier Tashahhud : s’asseoir sur la fesse gauche et placer le pied gauche sous le tibia de la jambe droite que l’on a dressée de la même manière que ci-dessus (At-Tawarruk).

10.  Poser la main droite sur la cuisse droite, relever l’index droit en fermant les autres doigts de la main droite, et agiter ensuite l’index droit de haut en bas tout en posant le regard dessus.

11.  Poser la main gauche sur la cuisse gauche.

12.  Tourner la tête vers la droite puis vers la gauche lors des salutations finales.

13.  S’asseoir avant de se relever de la seconde prosternation des rak‘ates impaires, si l’on en ressent le besoin (Jalsatu Al Istirâha).

On remarquera également que si certains savants citent le recueillement du cœur (Al Khushû‘) parmi les actes surérogatoires de la prière, le sheikh Al ‘Uthaymîn fait quant à lui prévaloir l’avis selon lequel cet acte est une obligation (Wâjib).


Sujûd As-Sahw [16]

On entend, par l’expression « Sujûd As-Sahw », deux prosternations que l’on accomplit afin de corriger une erreur [17] qui a eu lieu pendant la salât. Ces prosternations ont trois causes distinctes qui sont : l’ajout, l’oubli et le doute.

 

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Post-Scriptum :

Source : Résumée du chapitre intitulé « Sujûd As-Sahw » du livre « Ash-Sharh Al Mumti‘ ‘Alâ Zâd Al Mustaqna‘ » Sounna.com

Auteur : Sheikh Al ‘Uthaymîn (Qu’Allah lui fasse miséricorde) Traduction : Abû Hafsa

 

 

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